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Théâtre et objet
Alors qu’il est dans son lit, le réveil sursaute, lui aussi. Une vache frappe à la porte, la brosse à dents l’ébouriffe et la grenouille n’en fait qu’à sa tête.
Dans un décor mobile et vivant, un farfelu personnage s’est endormi chez lui comme à l’accoutumée sauf qu’aujourd ‘hui, tout va de guingois.
Mâchant ses mots qui passent de travers, il découvre dans sa maison d’étonnants protagonistes qui n’ont de cesse d’animer l’espace de manière incongrue. Dessus, dessous, et même dans les recoins d’un paravents, tous les lieux deviennent prétexte à l’espièglerie.
Il évolue dans une autre réalité, les mots n’existent pas, les objets se trémoussent et n’aspirent plus aux mêmes fonctions, le décor change de place et les chaises s’apprivoisent.
Ce spectacle est avant tout un temps pour rire. Un dessin animé qui se joue sur scène, à l’instant précis où on le regarde.
“Le bon sens serait de ne pas en avoir”
Ce spectacle a pour vocation d’être un hybride entre le cartoon et le théâtre. L’imaginaire est une porte vers la création et l’invention. En promouvant l’inventivité et le décalage, je souhaite faire partager mes ingéniosités inutiles du quotidien afin de susciter l’envie de retrouver le jeu et l’amusement dans les petits riens.
Un rien suffit à faire sourire, tant qu’il est fait avec plaisir. Amener l’amusement comme une matière première de la découverte et de l’apprentissage est pour moi un enjeu. Un des objectifs de ce spectacle est
qu’après une représentation, dans chaque maison des spectateurs, un objet se mette a se mouvoir et en profite pour créer une situation cocasse.
Un personnage se crée, il vit, bouge, joue, partage ses émois et se meut dans l’espace. D’une découverte à une angoisse, il communique “en clin d’oeil” ces folies intérieures. Expérimentant ses trouvailles, il cherche les drôleries et les accentue avec joie dés qu’il perçoit une réaction émotionnelle de son auditoire.
Travail du corps, mimiques, intonations, respirations, sont les outils de la création de cet être malicieux et intrépide.
Le grommmelot ou gromeleu est un mot qui n’existe pas! Quel magnifique idée qu’un mot qui remplace les mots ne soit pas dans le dico. Nous pourrions dire borborygmes, gargouillis ou même bruitages vocaux mais nous n’y serions toujours pas.
Cette technique consiste à mettre des sons ou des syllabes les uns derrière les autres et à n’être compréhensible que par l’intonation et la gestuelle qui l’accompagnent. S’exprimer par des sons distincts qui n’appartiennent à aucune langue précise est pour moi une porte ouverte à l’imaginaire ét à l’interprétation qui régale mon épiglotte.
Déplacement, diction, sommeil, saison, il est partout. 123, 123, 133, il tourne rond et nous envoie valser. Tic tac tic tac, il marque, impertubable, le temps qui passe.
Gardé, il est un repère à l’improvisation. Changé, il entraîne un rebondissement. Bimbaloumpoumtocdumbah, il chamboule l’espace temps mais ne perd pas son sens pour autant.
À chacun le sien, et pourtant nous pouvons ensemble rythmer ses intentions. Du ukulele à l’harmonica, il sera toujours là. Tempo ou contretemps il marquera les aléas, accompagnant l’histoire, sa partition et ses bémols.
Un objet a l’utilité qu’on lui donne. Qui n’a jamais utilisé une pince comme marteau, un sceau comme escabot, un balai comme cheval ou une chaussette comme serre-tête ?
À son origine, l’objet est voué à réaliser une seule et même tâche mais comme tout un chacun, il cherche en secret à ouvrir son champ des possibles et à exprimer 565 ressentis en développant une panoplie d’identités. Pour l’apprivoiser, de longues heures d’écoute et de partage sont nécessaires, apprendre à connaitre ses envies, ses hobbies et élaborer avec lui une reconversion professionnelle en tenant compte de ses capacités gestuelles peut prendre des années. Mais quand on y arrive, qu’il se sent renaître et d’utilité sociale, il est capable du meilleur. Il n’a plus aucun complexe, s’adresse à des foules entières et surtout aime faire “Le clown”.
Mon travail consiste donc simplement à favoriser Son épanouissement pour qu’il se sente vivant, libre d’esprit et qu’il puisse s’exprimer par lui-même.
Les marionnettes intègrent le décor au fur et à mesure que les objets prennent vie. Surgissant sous diverses formes, elles n’hésitent pas à intervenir sans raison, à prendre le focus et à perturber
le bon déroulé de l’histoire.
Elles traficotent au vu et au su de tout le monde comme si elles y avaient été invitées, absolument pas ! D’ailleurs il n’a jamais été question d’un partage artistique du plateau. Mais là encore, elles n’en font qu’à leurs têtes.
Loin d’avoir les mêmes approches théâtrales, elles viennent sur la scène par simples plaisirs et désirs de chambaulement de cette belle organisation. Sans propos apparent, elles favorisent la dérive du spectacle vers un bazar sans nom et n’hésitent pas à mobiliser les personnes dans ce petit jeu.
Art de lancer des objets dans les airs, en espérant parvenir à les rattraper pour les relancer et peut être les rattraper. Recherche permanente de défi à la lois de la gravité (encore non résolue).
Contact technique : Paulin Bricard
+33 (0)6-59-85-62-98
La Compagnie beblibop à pour objets de promouvoir l’engagement citoyen et le “Vivre ensemble” à travers différents axes d’intervention : la création, la production et la diffusion de spectacles vivants; l’organisation d’évènements et d’actions artistiques, culturels, éducatifs et de soutien. Elle intègre également le collectif “La Bobine” où elle mutualise son matériel et ses compétences autour d’un chapiteau et de l’organisation d’évènements.
